Document précédentS'abonner à cette rechercheDocument suivant 

Question de Mme Anne-Sophie Romagny (Marne - UC) publiée le 04/04/2024

Question posée en séance publique le 03/04/2024

M. le président. La parole est à Mme Anne-Sophie Romagny, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

Mme Anne-Sophie Romagny. Ma question, qui s'adresse à M. le ministre délégué auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention, porte sur le concours de fin de sixième année de médecine. Celui-ci est fondamental, car il détermine la spécialité et la région d'exercice des futurs praticiens.

Or il a été réformé en même temps que le numerus clausus a été supprimé. C'est cette année que la réforme entre en vigueur : l'épreuve écrite de fin de sixième année est remplacée par un concours écrit organisé en début d'année et un concours oral en fin d'année appelé Examen clinique objectif et structuré (Ecos).

Cet examen oral consiste en une série de jeux de rôle, l'étudiant devant visiter des stations où l'attendent des patients interprétés par des volontaires rémunérés. L'intention est bonne, puisqu'il s'agit d'évaluer sa capacité à avoir les bons réflexes en situation.

Malheureusement, les premiers Ecos blancs, organisés le 12 mars dernier, ont révélé de nombreux dysfonctionnements : étudiants interrogés par des connaissances ou même par des proches ; étudiants ayant trouvé le brouillon de leurs prédécesseurs d'une station à l'autre ; étudiants ayant entendu le passage des précédents au travers des cloisons ou de simples paravents ; fuite de sujets ; perte de grilles d'évaluation ; examinateurs ne connaissant pas leur rôle ou diffusant des indices...

Bref, les défaillances sont nombreuses, et c'est une catastrophe qui rompt manifestement l'égalité des chances entre candidats.

Dans ces conditions, monsieur le ministre, quelles mesures comptez-vous prendre pour que le concours de fin de sixième année, certainement le plus décisif de leur vie, où un centième de point peut faire la différence, ne s'apparente pas à une loterie ? À deux mois des examens seulement, une solution pourrait consister à rendre les Ecos validants, mais pas classants. Pourriez-vous l'envisager ? (Applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Républicains.)

- page 2392


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention publiée le 04/04/2024

Réponse apportée en séance publique le 03/04/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de la santé et de la prévention.

M. Frédéric Valletoux, ministre délégué auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention. Madame la sénatrice Anne-Sophie Romagny, vous avez raison de rappeler que ces épreuves sont une innovation dans le parcours de formation des futurs médecins. Elles ont pour objet de se fonder plus sur les examens cliniques et moins sur les QCM et l'apport théorique, afin de mieux juger les élèves à ce moment de leur formation.

L'examen blanc que vous avez mentionné était un test grandeur nature. Il a permis de déceler un certain nombre de dysfonctionnements - appelons un chat un chat - et d'envisager un certain nombre d'ajustements pour les épreuves qui auront lieu les 28 et 29 mai prochain. Celles-ci sont effectivement importantes, car elles sont - vous l'avez souligné - classantes.

Les enseignements tirés de l'épreuve-test permettront, grâce au travail d'un jury, de procéder à des ajustements. En revanche, il n'est pas possible de modifier la nature de l'examen en cours de route. D'ailleurs, son caractère classant, auquel vous avez fait référence, est prévu dans la loi.

Peut-être envisagerons-nous avec Sylvie Retailleau - nous allons certainement y réfléchir - des améliorations pour l'année prochaine s'il y a des soucis à l'issue des épreuves du mois de mai. Mais si le test a été réalisé, c'est précisément pour permettre des adaptations et faire en sorte que les examens du mois de mai se passent le mieux possible.

Tout est mis en place pour qu'un jury national puisse tirer les enseignements de l'épreuve test, afin que les dysfonctionnements constatés - vous les avez rappelés - puissent être corrigés.

Je souhaite tout de même rappeler un chiffre. Selon les évaluations, pour 96 % des 8 041 étudiants qui ont pris part à ces Ecos, il n'y a eu aucune difficulté. Il y a effectivement des cas résiduels qui posent problème, et nous les prenons en compte ; nous le ferions même s'il n'y en avait qu'un seul.

Il sera procédé à des ajustements pour que les épreuves se passent le mieux possible à la fin du mois de mai. (M. François Patriat applaudit.)

M. le président. La parole est à Mme Anne-Sophie Romagny, pour la réplique.

Mme Anne-Sophie Romagny. Monsieur Valletoux, vous aimez les chiffres, et moi aussi. Aujourd'hui, une pétition circule, avec près de 8 300 signatures.

On ne peut pas ignorer le drame que vivent certains étudiants et sacrifier ceux de cette année en se disant que l'on procédera peut-être à des changements pour l'an prochain. Il s'agit tout de même du concours d'une vie ! (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

- page 2392

Page mise à jour le